Demain...
Pour ce qui est de la nourriture, rien ne change vraiment mais j’ai pourtant avancé cette semaine.
Les TCA me « bouffent » la vie mais j’ai un autre problème qui me gâche la vie.
Une personne est venue laisser un commentaire sur ce blog, je ne sais plus comment elle s’appelle, mais je ne la remercierai jamais assez.
J’ai grâce à elle mit enfin un mot sur ce que je ne comprenais pas, ce que je percevais comme de la lâcheté, de la fainéantise : la procrastination.
Je pense que ce problème est encore plus handicapant pour moi que les TCA.
Ca peut aller très loin.
Ca va du courrier que je n’ouvre pas jusqu’aux mains tendues que je repousse.
Une personne, en fait, 3 personnes m’ont proposé de m’aider cet été à trouver un travail. C’était un petit boulot, le boulot qu’il me fallait pour continuer à côté mes études. Le boulot qui me permettait de me « mettre dans le bain », de vivre en société sans avoir peur.
Un boulot au Louvre. Aucune personne « normale » ne refuserait une telle aide.
J’ai tout laissé tombé. Ca restera ma plus grande honte.
Je voyais l’amie qui m’avait présenté ces personnes si fière de moi, j’avais des échos positif, ces personnes pensaient du bien de moi.
Je n’y ai pas cru, j’ai eu peur, j’étais comme paralysée, tétanisée et surtout : immobilisée.
Je me répétais que ce n’était pas vrai, qu’elles ne me connaissaient pas encore, qu’elles allaient se rendre compte de qui j’étais. J’ai eu peur d’échouer, de tomber de haut et de les faire mal voir.
Comment allaient-elles êtres perçues par les personnes à qui elles avaient recommandé une débile comme moi ?
J’ai fait marche arrière et jamais je ne me le pardonnerai. Jamais je ne me pardonnerai d’avoir déçue ces personnes.
Des filles formidables mais surtout des filles avec une qualité à laquelle j’avais eu si peu à faire jusqu’à maintenant : la générosité, la confiance.
Pour une fois personne ne me disait « Mais tu n’es pas assez comme ci » ,« tu es trop comme ça », « tu devrais faire comme ci… »
Personne pour me superviser, me freiner, me rabaisser, on me prenait comme j’étais.
Le problème : je ne sais pas qui je suis. J’ai peur de moi et tellement honte.
Ce corps, ce corps toujours lui. Mais en ne pensant qu’à lui, j’oublie qui je suis. Je ne me connais pas du tout en réalité. Je n’ai pas à m’affronter ni faire face à la vie, je me noie dans une obsession.
Et si j’étais quelqu’un de bien ? Et si je n’étais pas si bête ni tant dénuée d’intérêt que je le pense ?
J’aurai gâché toutes ces années à me rabaisser, me maltraiter pour rien ?
Et pourquoi les autres ne me voyaient pas comme ça ?
Ca pourrait être pire : et si j’étais encore pire que ce que je pensais ??? Et s’il y avait encore des défauts auxquels je n’avais pas pensé ? (possible ?)
J’ai du mal à me regarder dans un miroir. Mon corps me fait horreur pourtant lui je ne le regarde pas, ce qui me fait le plus peur : voir le reflet de mon visage. L’image de cette personne lâche et incapable de vivre comme les autres…
En ce moment je m’isole, je m’isole de mes amies, des amies qui m’appellent et demandent de mes nouvelles, de m’éloigne des mains tendues et des blogueuses qui comptent le plus pour moi.
Mon principal problème, c’est la procrastination.
J’ai essayé d’avancer, de mettre de l’ordre la semaine dernière. Je suis loin d’avoir terminé ce que j’ai entrepris, mais le premier pas est fait.
J’ai beaucoup de mal à ouvrir mon courrier, les courriers importants.
La peur de la réalité, l’effroi du monde d’adulte et la révulsion pour ce poids : les responsabilités.
C’est pitoyable et j’en ai honte, c’est quelque chose que je n’avais encore pas avoué, tout simplement parce que j’en avais honte et surtout, je ne savais pas que c’était un problème qui concernait d’autres personnes. Je me sentais seule et bête dans cette flegme.
Ouvrir une enveloppe me paralyse de peur et tout s’entasse. Chaque jour, je me répète le mot consacré : « demain ».
La semaine dernière, j’ai essayé d’être une grande fille. Je suis allée plusieurs pochettes, étiquettes en tout genre et j’ai pris mon ersatz de courage à deux mains. J’ai tout ouvert, j’ai commencé à tout classer.
Bien entendu, il fallait s’y attendre : j’ai voulu faire ça bien et ce problème de perfectionnisme ralenti tout.
Tout est classé tellement classé, préparé que c’est beaucoup plus long à ranger.
Je suis loin d’avoir terminé, mais j’ai commencé.
Une honte et un soulagement. J’ai même commencé à classer mes relevés bancaires, (mes préférés !)
Ca avance tout doucement mais ça avance. C’est un problème pathétique, une lâcheté, mais peu importe, je la corrige, petit à petit, je rattrape le temps perdu…
Je suis contente, mais la honte de ce fait m’empêche d’être fière de ce que je fais.
Cet article est un vrai fouillis, je devrais écrire plus souvent, mais voilà, chaque jour je me suis dit : « demain »