Joie et tristesse

Publié le par Juliette



L’amie dont j’ai parlé dans plusieurs de mes derniers articles a accouché.
Le petit bébé est arrivé, il a réussi à passer malgré la finesse des hanches, tout le monde va bien. C’était dimanche matin…
Pas la peine de répéter à quel point j’avais peur de sa naissance, mais en l’apprenant, j’étais heureuse, je souriais. Pas de remontée tragique, j’ai réagit comme une amie proche sans soucis liés à ça, comme une personne qui apprend que son amie a accouché…

Je n’avais jamais trop osé parler à cette amie de tout ce que l’arrivée de ce bébé faisait remonter et à quel point je le vivais anxieusement.
D’ailleurs je n’ai tout compris il y a peine une dizaine de jours et le neuvième mois étant dur à vivre, je n’ai pas voulu trop l’embêter avec ça.
J’ai réalisé lentement que je stressais parce que ça faisait remonter à la surface mon adoption, que j’avais peur de le voir aimé et gardé ; Que je craignais d’être confrontée à la réalité en le voyant adulé, et en m’imaginant lâchée et laissée comme une « chose » trop encombrante.

Hier je lui ai envoyé un texto. J’ai compris que j’avais vraiment besoin d’aller à la maternité, d’être confrontée à tout ça, de ne pas être plus protégée, j’aurai aimé que toutes ces frustrations et tous ces refoulements que je ressens mais que je n’identifie pas jaillissent enfin…
Je lui ai demandé de venir la voir à la maternité, en lui expliquant tout et en insistant en lui disant qu’elle ne subirai pas mes états d’âme, que tout resterai entre moi et moi (pour changer), que je viendrais seulement la voir, les visiter quelques minutes comme quelqu’un d’autre…
J’espérai qu’elle allait comprendre, qu’elle allait vouloir, c’est quelque chose de dur à vivre pour moi.

Ce matin, son ami m’a appelé en me disant de faire passer le message à toutes les copines, il y a quelques petits problèmes avec l’allaitement. Elle préfère nous voir toutes une fois rentrée chez elle samedi, mais préfère rester seule à la clinique…

J’aurai dû mieux lui expliquer les choses…

Alors est-ce que c’est une bonne nouvelle pour moi ? Est-ce que j’étais trop fragile pour aller à la maternité ? Est-ce que ça aurait été utile d’une manière thérapeutique ????

Je crois que je vais me mettre à chercher des nouvelles sur ma mère naturelle. Je ne veux pas la rencontrer, pas savoir pourquoi.
J’aimerais juste savoir si elle est encore en vie…
Il faut dire que je pesais 2,3 kilos et que je suis née avec des forceps, peut-être l’accouchement a été difficile et peut-être aussi qu’elle ne m’a pas abandonné mais qu’elle est morte en me mettant au monde ???
Je crois qu’après plus de 20 ans, j’ai besoin de savoir quelques détails.
C’est douloureux, je suis déjà avec mes tca et maintenant, il va falloir affronter une nouvelle étape douloureuse et marquante.
Je ne sais pas si j’en aurai la force et en même temps, je sais que je n’ai plus la force de survivre comme ça au jour le jour…

Ces tca, c’est toujours soit noir soit blanc et pourtant on vit au milieu, on survit dans le gris…
Toutes ces souffrances, qu’on s’inflige indirectement. Toutes ces punitions alors qu’on se punit pour des choses que d’autres nous ont fait subir…


Publié dans Au quotidien

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N
Je ne parle plus à ma mère ou du moins quasimment depuis mes 14 ans, soit à peu près au moment où j'ai commencé à me faire du mal ...<br /> Il est clair que connaître son histoire, et surtout l'accepter, permettra peut être de guérir ...Amicalement. :0056:
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L
J'adore les naissances, j'adore les bébés...je crois que je ferais plus attention à moi le jour où je voudrais un de ces petits êtres...<br /> J'espère que connaître un peu plus de ton histoire t'aidera à avancer. C'est dingue mais pendant longtemps je m'étais montée un gros film insconsient comme quoi je pouvais être une enfant adoptée! C'est fou j'ai tjs mal pensé....<br /> bisous
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F
Eh oui! ma belle!je crois aussi qu'il est important pour toi de connaitre ton histoire et cela t'aidera a penser au futur car c'est difficile d'avancer quand des choses du passé restent avec toutes ces questions!!Tu as besoin de te construire une identité et comprendre ce qu'il s'est passé.J'espère que tes demarches te donneront les reponses a ces questions.Il faut comprendre quel enfant on a été pour devenir un adulte,enfin ce n'est que mon avis mais je crois que tu es en droit de savoir,c'est ton histoire te c'est une partie de toi.Cela va t'aider a comprendre et peut etre accepter ce qu'il s'est passé car après il faut vivre avec et regarder devant pour avoir des buts ou objectifs dans la vie.Quand tu veux sur msn ou mail,pas de prob,serais ravie de correspondre avec toi.Gros bisous et bonne continuation car je trouve que tu fais ton bonhomme de chemin vers du positif pour toi.
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