La boulimie
La boulimie nerveuse se caractérise par :
-des épisodes d'hyperphagie incontrôlée répétés en moyenne 2 fois par semaine et durant au moins 3 mois, consistant en :
-prises alimentaires dans un temps inférieur à 2 heures d'une quantité de nourriture largement supérieure à celle que la plupart des personnes mangeraient dans le même temps et dans les mêmes circonstances.
- une impression de ne pas maîtriser les quantités ingérées et de ne pas avoir la possibilité de s'arrêter.
- une mise en œuvre par le sujet de comportements compensatoires pour prévenir une prise de poids (vomissements provoqués, prises de laxatifs ou de diurétiques, jeûnes, exercice excessif).
- l'absence d'anorexie mentale.
un vécu de la crise très particulier :
- la crise de boulimie est tout d'abord redoutée.
- puis vécue comme un instant de jouissance et d'abandon.
- enfin suivie de remords et de culpabilité.
LA BOULIMIE, les causes
La faim engendrée par une privation alimentaire trop longtemps maintenue.
Toute perturbation, même minime, peut servir de déclencheur à la crise. Il peut s'agir de la survenue des règles ou du moment de l'ovulation, d'un état de fatigue passager, d'un stress professionnel ou familial, d'une période de " vide ", d'ennui, d'un événement quelconque entraînant une bouffée émotive (difficultés relationnelles et sexuelles, déceptions amoureuses, contrariétés).
La boulimie est de plus en plus considérée, par les biologistes autant que par un certain nombre de psychanalystes, comme une conduite addictive toxicomaniaque. Diverses recherches sont en cours actuellement tentant de comparer les mécanismes neuro-hormonaux mis en jeu à ceux de l'alcoolisme et autres toxicomanies.
BOULIMIE et statistiques
30 % de cette population présente, de temps à autre, des fringales boulimiques.
0,9 % de la population féminine souffre de boulimie nerveuse et représente 90 % des boulimiques.
La boulimie nerveuse frappe surtout la population estudiantine ainsi que les femmes jeunes, performantes et ambitieuses sur le plan professionnel.
LA BOULIMIQUE
Portrait de la boulimique-type
En façade :
- offre l'apparence d'une personne soignée.
- donne l'impression d'être sûre d'elle-même.
- affiche un poids voisin de la normale qui lui permet, contrairement à l'obèse hyperphage, d'exhiber les apparences de la normalité.
Derrière cette façade :
- doute profondément d'elle.
- ne s'aime pas et n'aime pas son corps.
- passe son temps à chercher à complaire à ses interlocuteurs dans la crainte de se faire rejeter par eux.
- ressent douloureusement l'opposition entre les apparences et la réalité interne.
- a l'impression de vivre dans un perpétuel mensonge.
- S'enferme dans des situations provisoires qui finissent par s'éterniser.
- est incapable de s'engager fermement dans une direction, et est sujette à de brusques volte-face dans le choix de vie.
- soumet ses rares décisions à des impulsions brutales et irréfléchies, qu'elle annule le plus souvent par la suite.
- est à la fois assoiffée d'autrui, dévoreuse de l'autre et angoissée par des relations trop intimes.
Dans les cas profonds :
- présente des troubles de la personnalité avec conscience de soi et capacité d'introspection limitées.
- est capable d'actes impulsifs alimentaires et autres : kleptomanie, nymphomanie, toxicomanie, crises alcooliques, tentatives de suicide et actes de violence.
BOULIMIE et dépendances
Chez un sujet incapable de résoudre ses conflits en les mentalisant, les crises de boulimies serviraient de "pare-excitation", c'est-à-dire de court-circuit émotionnel, leur permettant de décharger des émotions violentes. La démarche serait équivalente à celle du toxicomane ou de l'alcoolique : la boulimie nerveuse serait une toxicomanie sans drogue.