Des crises, encore des crises...
Je me sens minable et en même temps, je ne sens plus rien, je suis crevée.
Pour une fois, peut-être que je n’aurai pas à lutter contre moi-même en attendant le sommeil sans cachets…
Pourquoi ?
Je sais pas, je ne suis pas sûre…
Peut-être parce qu’hier encore une insomnie est venue se joindre à moi, j’ai prit un cachet qui n’a rien fait, je suis allée me défouler sur un paquet de croissants mais voilà ; La chose que je ne dois jamais faire pour éviter que les crises se succèdent exponentiellement : je n’ai pas vomi.
Alors cette journée n’a été qu’une suite de punitions, de rabaissements…
J’avais failli hier, j’avais gardé 5 croissant, j’avais gardé 820 calories en moi, j’avais été faible, j’étais salie…
Alors bien sûr les petites voix et madame culpabilité sont venus me tenir compagnie dès mon réveil…
Quelles phrases résonnaient ???
« tu es faible, tu n’es bonne qu’à bâfrer »
« tu mérite une autre crise, tu ne vaux pas mieux »
« et si je savais plus vomir ? si j’étais en train de devenir une obèse hyperphagique »
« et si je ne maîtrisais plus rien ? non, il faut vérifier que tu
« aimes » et que tu sais toujours vomir… »
La crise arriva et comme d’habitude j’en ai trop prit, je vois mon estomac plus gros qu’il ne l’est, il en reste.
Et avoir du « matos » à crise chez moi, ce n’est pas possible, il me parle, il faut que ça se calme…
Laisser des croissants et du chocolat à côté de moi en période de crise c’est un peu comme faire croire à un chien qu’on lui lance un os ; Il tournera partout jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il est dans la main de son maître qu’il ne lâchera pas avant d’avoir pu y goûté…
Cette maladie est ma maîtresse et en même temps elle me viole.
J’ai beau essayer de lui résister, elle finit toujours me faire comprendre que résister est inutile que la punition ne sera que plus importante, que le temps sera un coefficient…
Et je reste *moi*, une semaine d’anorexie qui punie la boulimie, une semaine de boulimie pour soulager l’anorexie… (punir, soulager... soulager, punir... je ne sais plus vraiment laquelle fait quoi !!)
J’ai 2 choses, qui se battent dans ma tête, deux « choses », deux « voix » qui se disputent à mon insu, malgré moi. Essayer de les maîtriser est chose vaine…
Pourtant c’est possible, pourtant ça m’est déjà arrivée, pourtant ça arrive d’autre, il y a bien une fin à ça ??!!!
Alors pourquoi ?
Forcément, après la grande énigme de mon psy… il m’a dit quelque chose aujourd’hui, quelque chose sur quoi je dois réfléchir..
Sa méthode ne pouvait pas être mieux adaptée il a trouvé La personne qui se prend le plus la tête et qui en redemande à chaque fois !!
Maintenant si quelqu’un me met sur une voie : « se faire du mal, c’est aussi une manière de s’aimer, une manière d’exister » ???
Il a fallu que j’en achète trop à midi, il a fallu que je le garde chez moi, il a fallu que je lise sur les AD qu’il y avait un risque de prise de poids, il a fallu que ma mère m’énerve, ma mère, encore ma mère et voilà comment se termine ma journée…