Encore un week-end...

Publié le par Juliette


Ils sont mes ennemis pour ce qui est des crises, je les déteste et les crains.
Je ne sais pas si c’est parce qu’ils représentent la fin d’une semaine ou le début d’une autre, ils sont une espèce d’entre- acte que je n’aime pas.
Peut-être est-ce parce que je me rends compte que ma vie sociale n’en est plus une et qu’elle est dans cet état par ma faute.
Le week-end est un moment de repos, de rencontres, de sorties… Tout ce que je redoute. Ce n’est pas que je n’en ai pas envie c’est que j’ai toujours peur que ça ne se passe pas bien.
Pourquoi cette peur de tout rater tout le temps et ce besoin de perfection ? Je n’en sais rien, probablement parce que je suis un peu tordue.
Je redoute tellement les crises le week-end. En fait, je les redoute comme je les attends, je ne me comprends pas.
J’aimerais savoir, ne pas attendre et lutter, savoir tout de suite.
Je sens que cette journée sera loin d’être parfaite, je vais devoir parler à ma mère et ça je ne le veux pas, je le redoute, j’aimerai être tranquille, ne pas appréhender ce moment. Cet épisode où il faut informer, rendre des comptes…

Je regrette tellement de lui avoir « révélé » mes tca. Maintenant elle va m’énerver à me demander mon poids alors qu’elle ne voyait rien d’anormal quand j’étais décharnée et qu’elle me rabaissait quand j’étais trop grosse.
Je déteste rendre des comptes, maintenant je vais être épiée à chaque fois que j’irai aux toilettes, que je mangerais, je n’aurai jamais dû, jamais !!
Mais pourquoi ???
Elle va faire semblant de s’inquiéter maintenant alors que tant de médecins lui avaient déjà soufflé le mot alors que j’ai si souvent frôlé la mort.
J’aurai dû garder ce secret pour moi, mais elle m’a provoqué.
Ces « révélations » m’angoissent, je n’aurai jamais dû, je n’aurai plus de liberté.

Je m’en mords les doigts. Elle ne me croyait pas et je me suis retrouvé à lui sortir des détails sordides comme une bête de foire pour la faire taire et qu’elle arrête de me contredire. J’ai honte de m’être tournée en ridicule et exposée comme ça.
Mieux vaut garder tout ça pour soit. L’anorexie ça peut se comprendre comme une maladie mais la bv, ça reste un manque de volonté pour les autres. C’est bâfrer, c’est sal, c’est de la folie, c'est bestial…
Voilà, je me sens salie en fait.
Jamais je n’aurai dû !!
Mes angoisses sont de plus en plus intenses maintenant que je me sens mise à nue, j’aurai jamais dû faire ça !!
Maintenant je suis encore plus seule. Avant j’étais seule au milieu de tout le monde qui ignorait maintenant je suis seule parmi ceux qui savent.
L’indifférence est à mes yeux un sort encore pire que la culpabilité et pourtant, je la convoite aussi.
J’en ai assez de vivre transparente et pourtant je fait tout pour disparaître et pour qu’on ne me remarque pas.
Un jour j’arriverai à comprendre pourquoi chaque chose et sentiment est ambigu dans ces maladies…

Publié dans Au quotidien

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