Plus je me bats plus je m'enfonce...

Publié le par Juliette


Ca fait 4 jours que j’essaie tant bien que mal de faire 3 repas par jour et de reprendre mon petit « plan alimentaire » (c’est un mot poli de l’hôpital pour éviter de dire « régime alimentaire » !!).
Je l’ai tellement trafiqué et adapté voir radié que c’est vraiment dur.
A force de me restreindre et de faire des crises, je ne maigri plus. Je suis encore à quelques kilos de la minceur quant à la maigreur, n’en parlons pas.
S’il faut en passer par manger pour maigrir, je le ferai, enfin je vais essayer.
Il faut à tout prix que les ravages de ces cachets ne soient plus qu’un mauvais souvenir, Je n’ai pas envie de me rappeler ce calvaire qu’a été l’épilepsie et les opérations tous les jours en me regardant.
Enfin, je n’arrive pas à me regarder, c’est une façon de parler.
Aujourd’hui, ça a bien commencé je suis confiante mais ces 4 derniers jours ont été des échecs

En fait, je n’ai pas faim le matin et manger sans avoir faim, c’est quelque chose qu’il m’est impossible d’envisager.
La faim euphorique arrive dans la journée, je ne veux pas me gâcher ce plaisir et finalement je fais des crises le soir !!
Je dois me dire, qu’après tout, j’ai bien mérité de manger quelque chose de calorique et en même temps, je me dis, « allez tu vas pas t’embêter à faire un repas normal après avoir réussi à ne rien manger aujourd’hui, fais une crise, fais toi « plaisir » et rejette tout plutôt que de garder quelque chose en toi ».
J’entends tellement de voix en même temps.
Une me dit qu’il faut rentrer dans l’ordre et faire ces 3 repas, après tout le régime qu’on m’a donné est assez flexible et adapté à mes TCA, je ne risque pas de grossir avec ça.
Une autre voix vient me dire d’arrêter mes bêtises, qu’il faut pas rentrer dans la norme, que c’est n’importe quoi d’écouter les autres, la réussite c’est la sensation de vide et de faim. Que la seule victoire qui compte n’est pas la maigreur mais la bataille contre mon corps.
Une autre me dit, de manger du sucré, de me soulager, que toute erreur se rattrape…
Ces voix me fatigue, ma tension est toujours basse quant à mon moral, je n’en parle même pas.
Je commence à me demander si les antidépresseurs ont un effet sur tout le monde, j’en suis à 3 semaines et toujours rien.
Je suis toujours aussi stressée qu’avant !!
J’espère réussir à faire ces 3 repas, j’en suis à moins de 150 calories par jour et c’est complètement inutile, il faut que je me calme.
Je ne penses pas que j’arriverai à passer la barre des 600, je peux pas faire de prouesses non plus mais il faut que je réussisse à manger.

Je ne comprends pas pourquoi je me fais tant de mal. J’aurai pu profiter de cet amaigrissement pour guérir. Après tout, je n’avais pas énormément d’efforts à faire à part manger équilibré, seule la suppression de ces cachets de malheur aurait suffit à me faire perdre la majorité de ce surplus immonde.
Mais non, il a fallu que je me punisse, que je cherche à dépasser les limites.
Me punir de quoi d’ailleurs ? J’ai déjà assez été punie en me voyant enfler comme ça et en gobant ces cachets des malheur.
Je suis en lutte perpétuelle avec moi même et je me punis même de ce que je n’ai pas fait. Le simple fait de subir me fait culpabiliser.
C’est tellement injuste, pourquoi les autres s’accorde le pardon de leurs fautes alors que moi je me punis de ce que je n’ai pas fait ?
Comment font les autres pour supporter d’être déçus par leurs échecs ?
Je ne sais pas, mais ces sentiments me rendent de plus en plus folle : culpabilité, perfectionnisme… ils sont mes ennemis depuis toujours.


Publié dans Au quotidien

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L
ces trois voix sont épuisantes....
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M
allez courage!on arrive à s'en sortir tôt ou tard...je pense bien à vous...biz=)
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J
Oh ma Juliette ! Si tu savais comme je te comprends, et comme je sais parfaitement tout ce que tu vis et ressens. Je sais aussi à quel point c'est une torture... Ces TCA, tous les maux qui y sont liés, toutes ces questions qui nous rongent, ces contradictions, ces obsessions. Je vis au quotidien tout cela moi aussi. Et dès que j'ai la sensation d'avoir remporté une toute petite victoire, l'échec revient au galop, et je perds une bataille complète... <br /> Comment alors, remporter cette guerre ?<br /> Je suis là tout près de toi en tout cas, et t'envoie toute la force et le courage qu'il me reste. <br /> Essaie de prendre soin de toi et de ne pas te faire tant de mal. Force toi à manger davantage. Comment veux-tu continuer d'avancer avec si peu de calories par jour ! Mange un peu ma douce, tu sais que tu ne grossiras pas. Et même si quelques grammes venaient à se manifester, avoue qu'avec tout le poids que tu as déjà perdu, cela ne pourrait que t'être bénéfique.<br /> Je t'empbrasse bien fort et je pense beaucoup à toi.
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